Dans la lumière claire de l'automne, un panorama s'ouvre, comme si le temps retenait son souffle. Le lac de glace est immobile comme l'œil poli des montagnes, un miroir qui renvoie chaque contour, chaque pli du paysage avec une délicate dévotion. Au-dessus de lui se dressent les murs gris du Grand Sauvage, à 2379 mètres d'altitude, une sentinelle de pierre qui recueille en son sein le vent et les intempéries depuis des millénaires.
Le groupe des Hochvogel et Rosszahn s'étend comme un horizon dentelé au-dessus de la vallée de l'Oy, où les versants sont doucement plongés dans le brun doré de l'automne. Chaleur et fraîcheur, lumière et ombre s'entremêlent en une chanson silencieuse que seules les Alpes de l'Allgäu connaissent. L'air est clair, presque transparent, et porte le parfum de l'herbe sèche et des vieilles pierres.
L'Europe est peut-être grande, la Bavière vaste et l'Allgäu riche en vallées - mais ici, au bord de ce lac, le monde semble plus petit, plus intense, plus dense. Chaque pierre, chaque nervure rocheuse raconte la patience de la nature, des mouvements plus anciens que toute histoire. Et tandis que les montagnes plongent leurs reflets dans le lac de glace, un moment se crée, qui reste : un souffle d'éternité dans la lumière changeante de l'automne.
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