Pour moi, Primal Ground est une recherche du langage de la matière - un langage qui parle sans mots, mais à travers la couleur, la texture et les traces du temps. Dans cette œuvre, j'ai capturé une surface où la rouille, la décoloration et l'écaillage se combinent pour former un paysage abstrait. La séparation verticale entre les deux moitiés ressemble à une frontière entre deux mondes : une partie sombre et fermée, l'autre plus claire et ouverte.
Mon inspiration vient du mysticisme du philosophe allemand Meister Eckhart, qui décrit le sol primitif comme l'origine de toutes les images et de tous les mots. En photographiant, je ne me suis pas sentie créatrice, mais témoin de ce qui s'était déjà formé dans le silence - une peau du temps qui se révèle lentement.
L'atmosphère est feutrée et chargée. L'œuvre évoque des associations avec l'art matériel d'Antoni Tàpies ou l'abstraction photographique d'Aaron Siskind, dans laquelle la surface elle-même est porteuse de sens. Il n'y a pas de narration ici, mais une invitation à la réflexion.
La particularité de cette œuvre réside dans l'espace qu'elle laisse au spectateur. Il ne s'agit pas d'une image de quelque chose de reconnaissable, mais d'un silence visuel qui se révèle différemment à chaque fois. En tant qu'œuvre d'art accrochée au mur, elle agit comme un point d'ancrage, un lieu où le regard peut se reposer et l'esprit vagabonder.
Je suis un reporter indépendant qui se passionne pour la photographie abstraite, les voyages et les paysages... En savoir plus…